Cours Suites numériques MPSI MP2I Prépa

Le cours suites numériques est destiné aux étudiants des classes prépa niveau sup. Il est conforme au nouveau programme français des filières MPSI et MP2I.

Définition 1 :
Une suite réelle est une application u: \mathbb{N} \rightarrow \mathbb{R}. On note cette application sous forme indicielle \left(u_{n}\right)_{n \in \mathbb{N}} ou encore \left(u_{n}\right).

i) On pose \forall n\in \mathbb{N}, u_n=1+2n+ \cos(n) . (u_n)_{n\in\mathbb{N}} est une suite numérique définie explicitement.
ii) Pour tout n \in \mathbb{N} , on considère la fonction f_n définie pour tout x\in \mathbb{R} par : f_{n}(x)=ne^{x}+x+1.
Pour tout n \in \mathbb{N} , on note x_n l’unique solution réelle de l’équation f_{n}(x)=0. (u_n)_{n\in\mathbb{N}} est une suite numérique définie implicitement.
iii) On pose u_0=1 , u_1=-1 et \forall n\in \mathbb{N}, u_{n+2}=u_{n+1}+u_{n}. (u_n)_{n\in\mathbb{N}} est une suite numérique définie par récurrence.

Définition 2 :
On dit qu’une suite réelle \left(u_{n}\right) est :
i) Majorée lorsque \exists M \in \mathbb{R}, \forall n \in \mathbb{N}, u_{n} \leq M.
ii) Minorée lorsque \exists m \in \mathbb{R}, \forall n \in \mathbb{N}, u_{n} \geq m.
iii) Bornée lorsque \left(u_{n}\right) est majorée et minorée.

Remarque 1 :
Une suite réelle \left(u_{n}\right) est bornée si et seulement si la suite \left(\left|u_{n}\right|\right) est majorée.

Définition 3 :
On dit qu’une suite réelle \left(u_{n}\right) est stationnaire lorsque \exists n_{0} \in \mathbb{N}, \forall n \geq n_{0}, u_{n}=u_{n_{0}}. On dit aussi que \left(u_{n}\right) est constante à partir d’un certain rang.

Définition 4 :
On dit qu’une suite réelle \left(u_{n}\right) est :
i) Croissante lorsque : \forall n \in \mathbb{N}, u_{n} \leq u_{n+1}.
ii) Décroissante lorsque : \forall n \in \mathbb{N}, u_{n+1} \leq u_{n}.
iii) Strictement croissante lorsque : \forall n \in \mathbb{N}, u_{n}<u_{n+1}.
iv) Strictement décroissante lorsque : \forall n \in \mathbb{N}, u_{n}>u_{n+1}.
v) Monotone lorsqu’elle est croissante ou décroissante.
vi) Strictement monotone lorsqu’elle est strictement croissante ou strictement décroissante.

Étudier la monotonie des suites numériques \left(u_{n}\right) et \left(v_{n}\right) définies par :
\forall n \in \mathbb{N}^{*}, u_{n}=n^{n}-n ! et v_{n}=\sum_{k=1}^{n} \frac{1}{n+k}


1) Notion de limite

Définition 5 :
Soit \left(u_{n}\right) une suite réelle et l \in \mathbb{R} :

  • On dit que \left(u_{n}\right) tend vers l lorsque n tend vers +\infty, lorsque \forall \varepsilon>0, \exists n_{0} \in \mathbb{N}, \forall n \in \mathbb{N},\left(n \geq n_{0} \Rightarrow\left|u_{n}-l\right| \leq \varepsilon\right).
    Ou d’une façon abrégée, \forall \varepsilon>0, \exists n_{0} \in \mathbb{N}, \forall n \geq n_{0},\left|u_{n}-l\right| \leq \varepsilon
  • On dit que \left(u_{n}\right) tend vers +\infty lorsque n tend vers +\infty, lorsque \forall A \in \mathbb{R}, \exists n_{0} \in \mathbb{N}, \forall n \in \mathbb{N},\left(n \geq n_{0} \Rightarrow u_{n} \geq A\right).
    Ou d’une façon abrégée, \forall A \in \mathbb{R}, \exists n_{0} \in \mathbb{N}, \forall n \geq n_{0}, u_{n} \geq A
  • On dit que \left(u_{n}\right) tend vers -\infty lorsque n tend vers +\infty, lorsque \forall A \in \mathbb{R}, \exists n_{0} \in \mathbb{N}, \forall n \in \mathbb{N},\left(n \geq n_{0} \Rightarrow u_{n} \leq A\right).
    Ou d’une façon abrégée, \forall A \in \mathbb{R}, \exists n_{0} \in \mathbb{N}, \forall n \geq n_{0}, u_{n} \leq A

Proposition (Unicité de la limite) :
Soit \left(u_{n}\right) une suite réelle, si \left(u_{n}\right) admet une limite l \in \mathbb{R} alors l est unique.

Vocabulaire : Soit \left(u_{n}\right) une suite réelle.
i) On dit que \left(u_{n}\right) est convergente lorsque \left(u_{n}\right) admet une limite l \in \mathbb{R}.
ii) Si \left(u_{n}\right) admet +\infty ou -\infty pour limite ou si \left(u_{n}\right) n’admet pas de limite, on dit que \left(u_{n}\right) est divergente.

Proposition 1 :
Toute suite réelle convergente est bornée.

Proposition 2 :
Le produit d’une suite bornée par une suite tendant vers 0 est une suite qui tend vers 0.

2) Opérations sur les limites de suites numériques

Limite d’une somme : Soit l_{1}, l_{2} \in \mathbb{R} :

lim\; u_nl_1+\infty-\infty+\infty+\infty -\infty
lim \;v_nl_2l_2l_2-\infty+\infty-\infty
lim( u_n + v_n)l_1 + l_2+\infty-\inftyFI+\infty-\infty
Limite d’une somme de deux suites

Limite d’un produit : Soit l, l_{1}, l_{2} \in \mathbb{R}

lim\; u_nl_1 l>0l>0l<0l<0+\infty+\infty-\infty0
lim \;v_n l_2+\infty-\infty+\infty-\infty+\infty-\infty-\infty\pm \infty
lim( u_n . v_n)l_1 . l_2+\infty-\infty-\infty+\infty+\infty-\infty+\inftyFI
Limite d’un produit de deux suites

Limite de l’inverse : Soit l \in \mathbb{R}^{*} :

lim\; u_nl\pm \infty0^+0^-
lim\; \frac{1}{u_n}\frac{1}{l}0+\infty-\infty
Limite de l’inverse d’une suite

Remarque 2 : 2: Les formes indéterminées d’un quotient sont : \frac{0}{0} et \infty / \infty.

Soit \left(u_{n}\right) et \left(v_{n}\right) deux suites réelles telles que les suites \left(u_{n}+v_{n}\right) et \left(u_{n}-v_{n}\right) convergent. Montrer que \left(u_{n}\right) et \left(v_{n}\right) sont convergentes.


3) Limites et inégalités

Proposition 4 :
Soit l, m, M \in \mathbb{R} tels que m<l<M, et \left(u_{n}\right) une suite réelle qui converge vers l.
Alors : \exists n_{0} \in \mathbb{N}, \forall n \geq n_{0}, m<u_{n}<M.

Soit \left(u_{n}\right) une suite d’entiers convergente. Montrer que \left(u_{n}\right) est stationnaire.


Corollaire 1 :
Soit \left(u_{n}\right) une suite réelle qui converge vers \left.l \in\right] 0,+\infty\left[\right.. Alors \exists n_{0} \in \mathbb{N}, \forall n \geq n_{0}, 0<u_{n}.

Soit \left(u_{n}\right) et \left(v_{n}\right) deux suites numériques qui convergent respectivement vers l et l^{\prime} avec l<l^{\prime}. Montrer que \exists n_{0} \in \mathbb{N}, \forall n \geq n_{0}, u_{n}<v_{n}.


Proposition 5 (Passage à la limite dans une inégalité) :
Soit M \in \mathbb{R} et \left(u_{n}\right) une suite réelle convergente.
On suppose que \exists n_{0} \in \mathbb{N}, \forall n \geq n_{0}, u_{n} \leq M(*). Alors : lim \; u_{n} \leq M.

Remarque 3 :
i) Si on remplace la condition (*) par \exists n_{0} \in \mathbb{N}, \forall n \geq n_{0}, u_{n}<M. Alors lim u_{n} \leq M.
ii) Si on remplace la condition (*) par \exists n_{0} \in \mathbb{N}, \forall n \geq n_{0}, u_{n} \geq M. Alors \lim u_{n} \geq M.

Corollaire 2 :
Soit \left(u_{n}\right) et \left(v_{n}\right) deux suites réelles convergentes.
On suppose que \exists n_{0} \in \mathbb{N}, \forall n \geq n_{0}, u_{n}<v_{n} alors : \lim u_{n} \leq \lim v_{n}.

Théorème de convergence par encadrement (Théorème des gendarmes) :
Soit \left(u_{n}\right),\left(v_{n}\right) et \left(w_{n}\right) trois suites numériques.
On suppose que \exists n_{0} \in \mathbb{N}, \forall n \geq n_{0}, v_{n} \leq u_{n} \leq w_{n} et que \left(v_{n}\right) et \left(w_{n}\right) convergent vers la même limite l \in \mathbb{R}.
Alors \left(u_{n}\right) converge et \lim u_{n}=l.

Déterminer la limite de la suite \left(u_{n}\right) dans les cas suivants :
1) \forall n \in \mathbb{N}^{*}, u_{n}=\sum_{k=1}^{n} \frac{n}{n^{2}+k}
2) \forall n \in \mathbb{N}^{*}, u_{n}=1+\frac{\sin (n)}{n}


Soit a, b \in \mathbb{R}, et \left(u_{n}\right) et \left(v_{n}\right) deux suites réelles telles que \forall n \in \mathbb{N}, u_{n} \leq a et v_{n} \leq b et \lim u_{n}+v_{n}=a+b. Déterminer les limites de \left(u_{n}\right) et \left(v_{n}\right).


Proposition 6 :
Soit \left(u_{n}\right) et \left(v_{n}\right) deux suites numériques.
On suppose que \lim v_{n}=+\infty et \exists n_{0} \in \mathbb{N}, \forall n \geq n_{0}, v_{n} \leq u_{n}. Alors \lim u_{n}=+\infty.

On pose \forall n \in \mathbb{N}^{*}, u_{n}=\prod_{k=1}^{n}\left(2-\frac{1}{2^{k}}\right). Déterminer la limite de \left(u_{n}\right).


Corollaire 3 :
Soit \left(u_{n}\right) et \left(v_{n}\right) deux suites réelles.
On suppose que \lim v_{n}=-\infty et \exists n_{0} \in \mathbb{N}, \forall n \geq n_{0}, v_{n} \geq u_{n}. Alors \lim u_{n}=-\infty.

Théorème de la limite monotone :
Soit \left(u_{n}\right) une suite réelle croissante.
i) Si \left(u_{n}\right) est majorée alors elle est convergente.
ii) Si \left(u_{n}\right) n’est pas majorée alors \lim u_{n}=+\infty.

Corollaire (Théorème de la limite monotone version suite décroissante) :
i) Si \left(u_{n}\right) est minorée alors elle est convergente.
ii) Si \left(u_{n}\right) n’est pas minorée alors \lim u_{n}=-\infty.

Remarque 4 :
i) Si \left(u_{n}\right) est une suite réelle croissante et majorée, alors \lim u_{n}=\sup \left\{u_{n} / n \in \mathbb{N}\right\}.
ii) Si \left(u_{n}\right) est une suite réelle décroissante et minorée, alors \lim u_{n}=\inf \left\{u_{n} / n \in \mathbb{N}\right\}.

Montrer la convergence de la suite \left(v_{n}\right) définie par : \forall n \in \mathbb{N}^{*}, v_{n}=\sum_{k=1}^{n} \frac{1}{n+k}.


Montrer la convergence de la suite \left(S_{n}\right) définie par : \forall n \in \mathbb{N}^{*}, S_{n}=\sum_{k=1}^{n} \frac{1}{k^{2}}.


Définition (Suites adjacentes) :
Soit \left(u_{n}\right) et \left(v_{n}\right) deux suites réelles. On dit que \left(u_{n}\right) et \left(v_{n}\right) sont adjacentes lorsque :
\left(u_{n}\right) est croissante, \left(v_{n}\right) est décroissante et \lim \left(u_{n}-v_{n}\right)=0.

Théorème de convergence de deux suites adjacentes :
Soit \left(u_{n}\right) et \left(v_{n}\right) deux suites réelles.
Si \left(u_{n}\right) et \left(v_{n}\right) sont adjacentes alors elles sont convergentes et convergent vers la même limite l.
De plus, si \left(u_{n}\right) est la suite croissante et \left(v_{n}\right) est la suite décroissante alors \forall n \in \mathbb{N}, u_{n} \leq l \leq v_{n}.

Soit x \in \mathbb{R}. Pour tout n \in \mathbb{N}^{*}, on pose a_{n}=\frac{\left\lfloor 10^{n} x\right\rfloor}{10^{n}} et b_{n}=\frac{\left\lfloor 10^{n} x\right\rfloor+1}{10^{n}}.
Montrer que \left(a_{n}\right) et \left(b_{n}\right) sont adjacentes et déterminer leur limite commune.


Définition 7 :
Soit \left(u_{n}\right) une suite réelle. On dit qu’une suite \left(v_{n}\right) est une suite extraite (ou une sous -suite) de \left(u_{n}\right) s’il existe une application \varphi: \mathbb{N} \rightarrow \mathbb{N} strictement croissante telle que \forall n \in \mathbb{N}, v_{n}=u_{\varphi(n)}.

Soit \left(u_{n}\right) une suite réelle.
Les suites numériques \left(u_{n+1}\right), \left(u_{2n}\right), \left(u_{2n+1}\right), \left(u_{3n+2}\right) sont des suites extraites de la suite numérique \left(u_{n}\right).
Les suites numériques \left(u_{4n}\right), \left(u_{6n}\right), \left(u_{4n+2}\right) sont des suites extraites de \left(u_{n}\right) ainsi que de \left(u_{2n}\right).

Remarque 5 :
Soit \left(u_{n}\right) une suite réelle, \varphi_{1}, \varphi_{2} deux applications de \mathbb{N} dans \mathbb{N} strictement croissantes.
i) La suite \left(u_{\varphi_{1} \circ \varphi_{2}(n)}\right) est une suite extraite de \left(u_{\varphi_{1}(n)}\right).
ii) La suite \left(u_{\varphi_{1} \circ \varphi_{2}(n)}\right) n’est pas forcément une suite extraite de \left(u_{\varphi_{2}(n)}\right).

Lemme :
Soit \varphi: \mathbb{N} \rightarrow \mathbb{N} une application strictement croissante. Alors \forall n \in \mathbb{N}, \varphi(n) \geq n.

Proposition 7 :
Soit \left(u_{n}\right) une suite réelle qui admet une limite l \in \overline{\mathbb{R}}. Alors toute suite extraite de \left(u_{n}\right) admet l pour limite.

Soit \left(u_{n}\right) une suite réelle croissante telle que \left(u_{2 n}\right) converge. Montrer que \left(u_{n}\right) est convergente.


Montrer que la suite (\cos (n)) n’admet pas de limite.


Déterminer la limite de la suite \left(H_{n}\right) définie par \forall n \in \mathbb{N}^{*}, H_{n}=\sum_{k=1}^{n} \frac{1}{k}


Corollaire :
i) Toute suite réelle qui admet une sous-suite divergente est divergente.
ii) Si une suite réelle \left(u_{n}\right) admet deux sous-suites tendant vers deux limites distinctes, alors \left(u_{n}\right) n’admet pas de limite.
iii) Si une suite réelle \left(u_{n}\right) admet une sous-suite qui n’admet pas de limite alors \left(u_{n}\right) n’admet pas de limite.

Proposition :
Soit \left(u_{n}\right) une suite réelle et l \in \overline{\mathbb{R}}. Si \lim u_{2 n}=\lim u_{2 n+1}=l alors \lim u_{n}=l.

Soit \left(u_{n}\right) une suite réelle telle que \left(u_{2 n}\right),\left(u_{2 n+1}\right) et \left(u_{3 n}\right) convergent. Montrer que \left(u_{n}\right) converge.


On pose \forall n \in \mathbb{N}^{*}, S_{n}=\sum_{k=1}^{n} \frac{(-1)^{k}}{k}. Montrer que la suite \left(S_{n}\right) est convergente.


Théorème de Bolzano-Weierstrass :
De toute suite réelle bornée on peut extraire une suite convergente.

Remarque : La démonstration est basée sur le principe de dichotomie.

Soit \left(u_{n}\right) une suite réelle bornée telle que toutes les suites extraites qui convergent ont la même limite l \in \mathbb{R}. Montrer que la suite \left(u_{n}\right) est convergente.


Caractérisation séquentielle de la densité :
Soit A une partie non vide de \mathbb{R}. A est dense dans \mathbb{R} si et seulement si tout réel est limite d’une suite d’éléments de A.

Corollaire :
\mathbb{Q}, \mathbb{D} et \mathbb{R} \setminus \mathbb{Q} sont denses dans \mathbb{R}

Caractérisation séquentielle de la borne supérieure :
Soit A une partie non vide et majorée de \mathbb{R}.
\forall a \in \mathbb{R}, \quad a=\sup A \Leftrightarrow\left\{\begin{array}{c}\text { a est un majorant de A } \\ \text { Il existe une suite }\left(a_{n}\right) d^{\prime} \text { éléments de A qui converge vers a. }\end{array}\right.

Caractérisation séquentielle de la borne inférieure :
Soit A une partie non vide et minorée de \mathbb{R}.
\forall a \in \mathbb{R}, \quad a=\inf A \Leftrightarrow\left\{\begin{array}{c}a \text { est un minorant de } A \\ \text { Il existe une suite }\left(a_{n}\right) d^{\prime} \text { éléments de A qui converge vers a. }\end{array}\right.

Justifier que : \sup (] 0 ; 1[)=1 et \inf (] 0 ; 1[)=0.

On pose A=\left\{(-1)^{n}+\frac{1}{n} / n \in \mathbb{N}^{*}\right\}. Justifier que A admet une borne inférieure, puis la déterminer.


Proposition :
Soit A une partie non vide de \mathbb{R}.
i) A est non majorée si et seulement si il existe une suite \left(a_{n}\right) d’éléments de A telle que \lim a_{n}=+\infty.
ii) A est non minorée si et seulement si il existe une suite \left(a_{n}\right) d’éléments de A telle que \lim a_{n}=-\infty.

Définition :
Une suite complexe (ou à termes complexes) est une application de \mathbb{N} dans \mathbb{C}.

Définition :
Soit \left(u_{n}\right) une suite complexe.
i) On appelle partie réelle de \left(u_{n}\right) la suite \left(\operatorname{Re}\left(u_{n}\right)\right).
ii) On appelle partie imaginaire de \left(u_{n}\right) la suite \left(\operatorname{Im}\left(u_{n}\right)\right).

On pose \forall n\in \mathbb{N}, u_n=1+2n+ i \cos(n) . (u_n)_{n\in\mathbb{N}} est une suite à valeurs dans \mathbb{C} et on a : \left(\operatorname{Re}\left(u_{n}\right)\right)_{n\in\mathbb{N}} =\left(1+2n\right)_{n\in\mathbb{N}} et \left(\operatorname{Im}\left(u_{n}\right)\right)_{n\in\mathbb{N}} =\left(\cos n\right)_{n\in\mathbb{N}}

Définition :
On dit qu’une suite complexe \left(u_{n}\right) est bornée lorsque la suite réelle \left(\left|u_{n}\right|\right) est majorée.

Proposition :
Soit \left(u_{n}\right) une suite complexe.
La suite \left(u_{n}\right) est bornée si et seulement si les suites \left(\operatorname{Re}\left(u_{n}\right)\right) et \left(\operatorname{Im}\left(u_{n}\right)\right) sont bornées.

Définition :
Soit \left(u_{n}\right) une suite complexe et l \in \mathbb{C}.
On dit que \left(u_{n}\right) converge vers l (ou admet l pour limite) lorsque : \forall \varepsilon>0, \exists n_{0} \in \mathbb{N}, \forall n \in \mathbb{N}, n \geq n_{0} \Rightarrow\left|u_{n}-l\right|<\varepsilon.
Ou bien d’une façon abrégée : \forall \varepsilon>0, \exists n_{0} \in \mathbb{N}, \forall n \geq n_{0},\left|u_{n}-l\right|<\varepsilon.

Remarque :
i) Pour une suite complexe on ne parle pas de limite égale à -\infty ou à +\infty.
ii) Une suite complexe \left(u_{n}\right) converge vers l \in \mathbb{C} si et seulement si la suite réelle \left(\left|u_{n}-l\right|\right) converge vers 0 .

Proposition :
Soit \left(u_{n}\right) une suite complexe et l \in \mathbb{C}.
\lim u_{n}=l \Leftrightarrow \lim \operatorname{Re}\left(u_{n}\right)=\operatorname{Re}(l) et \lim \operatorname{Im}\left(u_{n}\right)=\operatorname{Im}(l).

Étudier la convergence de la suite \left(u_{n}\right) dans les cas suivants :
1) \forall n \in \mathbb{N}^{*}, u_{n}=1-\frac{\sin n}{n}+\frac{n}{n+1} i
2) \forall n \in \mathbb{N}, u_{n}=n+i e^{-n}
3) \forall n \in \mathbb{N}, u_{n}=\frac{(1+i)^{n}}{2^{n}}


Proposition :
Soit \left(u_{n}\right) une suite complexe qui converge vers l \in \mathbb{C}, alors la suite \left(\left|u_{n}\right|\right) converge vers |l|.

Remarque : La réciproque est fausse.

Corollaire :
Toute suite complexe convergente est bornée.

Soit \lambda \in \mathbb{C}, étudier la convergence de la suite \left(u_{n}\right) définie par \forall n \in \mathbb{N}, u_{n}=\lambda^{n}.


Opérations sur les suites convergentes :
Soit \left(u_{n}\right) et \left(v_{n}\right) deux suites numériques à valeurs dans \mathbb{C} qui convergent respectivement vers deux nombres complexes l_{1} et l_{2}. Soit a, b \in \mathbb{C}. Alors :
i) \quad a u_{n}+b v_{n} \underset{n \rightarrow+\infty}{\longrightarrow} a l_{1}+b l_{2}.
ii) \quad u_{n} v_{n} \underset{n \rightarrow+\infty}{\longrightarrow} l_{1} l_{2}.
iii) Si de plus l_{2} \neq 0, alors à partir d’un certain rang tous les v_{n} sont non nuls et \frac{u_{n}}{v_{n}} \underset{n \rightarrow+\infty}{\longrightarrow} \frac{l_{1}}{l_{2}}

Théorème de Bolzano Weierstrass (Cas complexe) :
De toute suite complexe bornée on peut extraire une suite convergente.

1) Suites arithmétiques

On appelle suite arithmétique de raison r \in \mathbb{C}, tote suite complexe \left(u_{n}\right) vérifiant: \forall n \in \mathbb{N}, u_{n+1}=u_{n}+r.
On montre par récurrence que \forall n \in \mathbb{N}, u_{n}=u_{0}+n r et \forall n \in \mathbb{N}, \forall p \in \mathbb{N}, u_{n}=u_{p}+(n-p) r.

2) Suites géométriques

On appelle suite arithmétique de raison q \in \mathbb{C}, toute suite complexe \left(u_{n}\right) vérifiant : \forall n \in \mathbb{N}, u_{n+1}=q u_{n}.
On montre par récurrence que \forall n \in \mathbb{N}, u_{n}=q^{n} u_{0} et \forall n \in \mathbb{N}, \forall p \in \mathbb{N}, u_{n}=q^{n-p} u_{p}.

3) Suite arithmético-géométrique

On appelle suite arithmético-géométrique toute suite complexe \left(u_{n}\right) vérifiant une relation de récurrence de la forme :
\forall n \in \mathbb{N}, u_{n+1}=a u_{n}+b(a, b) \in \mathbb{C}^{*} \times \mathbb{C}.

Méthode d’étude d’une suite arithmético-géométrique :

On considère une suite \left(u_{n}\right) vérifiant : \forall n \in \mathbb{N}, u_{n+1}=a u_{n}+b(a, b) \in \mathbb{C}^{*} \times \mathbb{C}. On suit les étapes suivantes :

  • On note \omega la solution dans \mathbb{C} de l’équation x=a x+b.
  • On considère la suite \left(v_{n}\right) définie par \forall n \in \mathbb{N}, v_{n}=u_{n}-\omega.
  • On montre que \left(v_{n}\right) est une suite géométrique de raison a.
  • On en déduit une expression de u_{n} en fonction de n.

On considère la suite \left(u_{n}\right) définie par : u_{0}=i et \forall n \in \mathbb{N}, u_{n+1}=2 u_{n}+i. Déterminer l’expression du terme général de \left(u_{n}\right).


4) Suite récurrente linéaire homogène d’ordre 2 à coefficients constants

On appelle suite récurrente linéaire homogène d’ordre 2 à coefficients constants, toute suite complexe vérifiant une relation de récurrence de la forme: (\mathcal{R}) \forall n \in \mathbb{N}, u_{n+2}=a u_{n+1}+b u_{n}(a, b) \in \mathbb{C} \times \mathbb{C}^{*}.

Proposition (Expression dans le cas complexe) :
Soit \left(u_{n}\right) une suite complexe vérifiant : \forall n \in \mathbb{N}, u_{n+2}=a u_{n+1}+b u_{n}(a, b) \in \mathbb{C} \times \mathbb{C}^{*}.
On introduit l’équation (E): x^{2}=a x+b appelée équation caractéristique, et on note (\Delta) le discriminant de (E) :
1^{\text {er }} cas : Si \Delta=0 :
(E) possède une unique solution r.
Les suites complexes vérifiant la relation (\mathcal{R}) sont les suites dont les termes généraux sont de la forme (\lambda n+\mu) r^{n} avec (\lambda, \mu) \in \mathbb{C}^{2}.
2^{\text {ème }} cas : Si \Delta \neq 0 :
(E) possède deux solutions r_{1} et r_{2}.
Les suites complexes vérifiant la relation (\mathcal{R}) sont les suites dont les termes généraux sont de la forme \lambda r_{1}^{n}+\mu r_{2}^{n} avec (\lambda, \mu) \in \mathbb{C}^{2}.

On considère la suite définie par u_{0}=0 ; u_{1}=1 et \forall n \in \mathbb{N}, u_{n+2}=i u_{n+1}-2 u_{n}.
Déterminer l’expression du terme général de \left(u_{n}\right).


Proposition (Expression dans le cas réel) :
Soit \left(u_{n}\right) une suite réelle vérifiant : \forall n \in \mathbb{N}, u_{n+2}=a u_{n+1}+b u_{n}(a, b) \in \mathbb{R} \times \mathbb{R}^{*}.
On introduit l’équation (E): x^{2}=a x+b appelée équation caractéristique, et on note (\Delta) le discriminant de (E) :
1^{e r} cas : Si \Delta=0 :
(E) possède une unique solution r.
Les suites réelles vérifiant la relation (\mathcal{R}) sont les suites dont les termes généraux sont de la forme (\lambda n+\mu) r^{n} avec (\lambda, \mu) \in \mathbb{R}^{2}.
2^{\text {ème }} cas : Si \Delta>0 :
(E) possède deux solutions r_{1} et r_{2}.
Les suites réelles vérifiant la relation (\mathcal{R}) sont les suites dont les termes généraux sont de la forme \lambda r_{1}^{n}+\mu r_{2}^{n} avec (\lambda, \mu) \in \mathbb{R}^{2}.
3^{\text {ème }} cas : Si \Delta<0 :
(E) possède deux solutions complexes conjuguées. On note r e^{i \theta} l’une d’elles avec \left.(r, \theta) \in\right] 0 ;+\infty[\times \mathbb{R}.
Les suites réelles vérifiant la relation (\mathcal{R}) sont les suites dont les termes généraux sont de la forme :
r^{n}(\lambda \cos (n \theta)+\mu \sin (n \theta)) avec (\lambda, \mu) \in \mathbb{R}^{2}.

On considère la suite de Fibonacci définie par F_{0}=0 ; F_{1}=1 et \forall n \in \mathbb{N}, F_{n+2}=F_{n+1}+F_{n}.
Déterminer l’expression du terme général de \left(F_{n}\right).